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Azénor (épisode) |
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Scène 1 : Couloirs de Kaamelott
Arthur et Bohort s’apprêtent à entrer dans la salle du Trône.
Arthur : C’est quoi maintenant ?
Bohort : On reçoit la jeune fille qui doit devenir votre nouvelle maîtresse.
Arthur : Ah, très bien, très bien. Ça va, je suis pas trop…
Bohort recoiffe le Roi. Lancelot arrive.
Arthur à Lancelot : Vous avez un commentaire à faire ?
Lancelot : J’ai rien dit !
Bohort continue de rajuster le Roi, Arthur l'arrête.
Arthur : Bon, non, ça va. (Il entre dans la salle suivi par les deux autres.)

Scène 2 : Salle du Trône
Arthur, Bohort et Lancelot reçoivent Azénor.
Azénor : On m’a dit de venir mais on m’a pas dit pourquoi.
Les hommes sont tous souriants.
Lancelot : Vous vous nommez bien Azénor ?
Azénor : Oui.
Lancelot : Vous vous trouviez bien il y a deux semaines à la fête des Quatre Forêts ?
Azénor : Oui.
Bohort : Et c’est là que vous avez eu la chance de rencontrer le Roi Arthur !
Azénor : Rencontré… Je lui ai amené du raisin… On a un peu discuté, mais...
Bohort : Comme quoi, le raisin, ça mène à tout !
Arthur gêné mais souriant : Oh, arrêtez…
Lancelot : Eh bien mademoiselle, j’ai le plaisir de vous annoncer que le Roi Arthur vous a désignée comme nouvelle maîtresse, faisant de vous une des femmes les plus importantes du Pays.
Bohort : Félicitations !
Azénor : Non merci.
Les hommes se regardent. Arthur est surpris.
Lancelot outré : Enfin mademoiselle, ce n’est pas offre qui se décline…!
Bohort : C’est comme ça, c’est décidé…
Arthur déçu : Non non mais c’est bon… Tant pis, ça fait rien...
Scène 3 : Même lieu
Bohort sévère : Mais enfin mademoiselle, est-ce qu’on peut vous demander ce qu’il y a qui ne tourne pas rond chez vous, aujourd’hui ?!
Azénor : Mais rien, tout va bien ! Seulement je me suis toujours débrouillée pour pas faire le tapin, c’est pas pour commencer maintenant !
Lancelot : Mais qui est-ce qui vous parle de tapin ?
Azénor : Ne me prenez pas pour une tanche ! Ça commence avec le Roi et puis après faut passer de chambre en chambre !
Arthur timide : Non non, mais là c’était pas ça. Enfin, ça fait rien.
Bohort : Nous ne sommes pas en train de vous proposer une place de danseuse de table, non d’un chien !
Lancelot : Nombre de demoiselles à votre place vendraient leur mère pour se voir offrir un tel honneur !
Azénor : Les autres, elles font ce qu’elles veulent. Mais moi, je suis désolée, Sire, on se connaît pas… Et puis... Physiquement, bon… Sans être totalement repoussant, il y a pas non plus de quoi bousculer une charrette…
Bohort : Vous vous prenez peut-être pour un modèle de gravure !
Azénor : Non mais c’est à moi qu’on demande là.
Lancelot : Justement non, on ne vous demande pas ! C’est un ordre !
Arthur à Lancelot : Ah bah non, non mais ça lui dit rien. Laissez tomber, tant pis...
Bohort : C’est sûr que si vous y tenez pas plus que ça…
Azénor : Non et puis attendez... « Choisie »… Tout dépend ce qu’on entend par « choisie » ! Il y en a combien des maîtresses officielles, en ce moment, qui ont eu « la chance de leur vie », comme moi ? Cent ? Deux cents ?
Arthur : Ah mais non…!
Bohort : Ma pauvre fille… Vous êtes vraiment à côté de vos sandales.
Lancelot : Six ou sept, pas plus.
Azénor surprise : Pas plus que ça ?
Bohort : Non, ma petite dame.
Azénor à Arthur : Ah mais vous m’avez vraiment choisie, alors ?
Arthur très timide : Bah ouais… Parce qu’on s’était marrés... Parce que vous m’aviez amené du raisin puis j’avais fait un jeu de mots avec les… (se reprenant) Non mais là, sorti de son contexte, ça va être nul. Ça fait rien.
Scène 4 : Salle à manger
Arthur et Azénor dînent en tête-à-tête.
Azénor mangeant : Mettons que je sois d’accord, qu’est-ce que j’aurai pas le droit de faire ?
Arthur : Mais vous faites ce que vous voulez.
Azénor : Qui c’est qui donne des ordres ?
Arthur : Personne. La Reine, un peu. Enfin elle est pas chiante.
Azénor : Et si un soir, j’ai pas envie, qu’est-ce qu’on fait ?
Arthur : Bah rien. Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse ?
Azénor : Et si un jour je me sens pas bien ou je m'ennuie, je peux partir ?
Arthur : Mais évidemment, vous êtes pas en taule !
Azénor : J’ai quatre enfants à moi. Je peux les amener ?
Arthur : Bien sûr, oui. Avec plaisir.
Azénor : Bon d’accord, je reste. (Après un temps.) Et sinon, il y a moyen de devenir Reine ?
Arthur : Non. À priori non… Sauf si la Reine meurt.
Azénor : Il faut qu’elle meure de mort naturelle ou peu importe ?
Arthur : Heu, faudra que je regarde ça, je sais plus comme ça… Pourquoi ?
Azénor : Non non, on verra ça plus tard.

Scène 5 : Chambre d'Arthur
Arthur est au lit avec Guenièvre qui brode.
Guenièvre : Elle est très jolie, votre nouvelle maîtresse.
Arthur : Merci.
Guenièvre : Vous vous êtes toujours débrouillé pour être avec des belles femmes, vous, hein.
Arthur lève les sourcils.
Guenièvre méfiante : Vous avez un commentaire à faire ?
Arthur : J’ai rien dit !
L'écran devient noir.
Arthur (voix off) : Ça va, la parano !