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Scène 1 : Tente de commandement
Karadoc et Bohort sont debout face à une table, derrière eux sont disposées des armes et on voit une tente à gauche. Au fond se trouvent des arbres, indiquant que nous sommes en forêt.
Karadoc : Bon ! Je vais essayer trouver un petit lièvre pour ce soir, parce qu'il commence à faire faim.
Bohort : Je me demande comment vous faites. Moi, je serais incapable de trouver de quoi manger dans la forêt.
Karadoc : Pour attraper des bêtes, il faut imiter les femelles. Là, pour le coup, hop, la femelle lièvre.
Bohort : La hase.
Karadoc : De quoi ?
Bohort : La femelle lièvre, c'est la hase.
Karadoc : Ah non, moi je connais que le cri. (Il approche ses mains de sa bouche et fait le cri de la hase)

Scène 2 : Forêt
Arthur, Perceval et Léodagan sont en train de courir dans les fougères, épées à la main. Arthur se cache contre un arbre, Léodagan et Perceval l'imitent avec l'arbre d'en face.
Arthur : Vous les voyez, vous ?
Perceval : Non !
Arthur : Ah bah, tourné vers là-bas, c'est sûr, moi non plus je vois rien !
Perceval se tourne dans le bon sens.
Léodagan à Perceval : Passez la tête !
Perceval : Passez la tête ? Pour me prendre une flèche dedans ? Non merci !
Léodagan : On n'entend plus rien, si ça se trouve ils ont foutu le camp.
Arthur : Si ça se trouve ? Alors pour nous sortir de là, il va falloir un peu plus solide que du « si ça se trouve » !
On entend les ennemis. Ils s'accroupissent.
Léodagan : Ils sont encore là ces cons !
Arthur : On va pas rester plantés là comme des radis ! Si y'a un autre groupe qui arrive par là, on est marrons des deux côtés.
Perceval : Et si on faisait le coup du bouclier humain ?
Léodagan : Quel coup ?
Perceval : Par exemple, Sire, Léodagan et moi, on fait semblant de vous prendre en otage. On vous met une dague sous le coup, et on traverse le camp adverse en gueulant « bougez pas, bougez pas, ou on bute le Roi ! ».
Arthur prend un air désespéré.
Scène 3 : Même lieu
Arthur : Hé ! Quelles sont nos chances si on fonce ?
Léodagan : Si on fonce où ça ?
Arthur : Droit devant, en plein dans leurs tronches. On sait même pas combien ils sont !
Léodagan : Ouais, bah, nous, on est trois ! Enfin... deux et demi.
(Les deux regardent d'un air entendu vers Perceval.)
Léodagan : Alors, s’ils sont dix... On est cuits !
Perceval : Faudrait balancer de la caillasse vers là-bas, comme ça ils se disent qu'on y est, et nous on part dans l'autre sens !
Arthur : Ah non hein, s'il vous plaît, laissez tomber les combines à deux ronds !
Perceval : Ah non, non, vous allez voir ! (Il prend un caillou par terre et le jette vers le camp adverse.)
Arthur et Léodagan : Non ! Non ! Pas par là !
Perceval : Putain, en plein dans sa mouille !
Arthur : Mais vous êtes complètement con !
Léodagan : Vous allez peut-être me dire que maintenant ils croient qu'on est là-bas !
Perceval : Non mais maintenant faut se tirer dans l'autre sens !
Arthur : Ah bah un peu oui ! Surtout que s'ils ont vu d'où venait la pierre, ils sont en train de radiner droit sur nous !
Perceval : Ouais, mais nous on change de coin ! Quand ils arrivent là, ils sont pinés, y'a personne ! Attendez je vais les attirer ailleurs ! (Il lance un autre caillou vers l'arbre d'Arthur.) Merde, j'ai plus de pierres, qu'est-ce qu'on fait ?
Arthur : Bah attendez, je vais vous rendre la vôtre ! (Il lui relance sa pierre, qui atterrit dans le ventre de Perceval.)
Léodagan : Hé ! Mais j'ai failli me la prendre !
Perceval : On pourrait foutre le feu à la forêt pour les obliger à sortir. Non ! Faut faire comme avec les scorpions, qui se suicident quand ils sont entourés par le feu. Faut faire un feu en forme de cercle, autour d'eux, comme ça ils se suicident, pendant que nous on fait le tour, et on lance de la caillasse de l'autre côté pour brouiller !
Arthur le regarde, sidéré.
Perceval : Non ?
Scène 4 : Même lieu
Arthur : C'est pas possible de rester coincés comme ça, je vais devenir dingue, moi ! Allez, on fonce dans le tas, tant pis !
Léodagan jette un œil vers le ciel : Dans une heure la nuit tombe, là y'aura d'autres solutions ! Déjà, ils seront obligés d'allumer leurs torches, on verra enfin où ils sont !
Perceval : Sinon on fait un tunnel jusqu'à notre campement. Léodagan et moi on creuse, pendant que vous balancez de la caillasse dans l'autre sens pour les éloigner du chantier.
On entend des bruits de pas.
Léodagan : Chut ! Ils sont juste à côté ces cons-là !
Perceval : Merde ! S'ils ont entendu mon plan, c'est foutu !
Arthur : La ferme !
Perceval : Bougez pas. (Il siffle un chant d'oiseau.)
Arthur : Mais arrêtez, bon sang !
Léodagan : Mais là on va se faire tuer, là !
Perceval : Animaux de la forêt (Il imite successivement plusieurs animaux dont un chien.) Attendez ! (Il ramasse un caillou et le jette sur Arthur, puis reprend ses imitations.)
Arthur se lève alors et se dirige vers Perceval, qu'il empoigne et jette à terre
Léodagan : Oh non mais arrêtez, là ! On va se faire repérer, là ! Oh, putain. (Il jette son épée devant lui, dépité.)
Arthur a enlevé la chaussure de Perceval et commence à lui mordre le pied, les deux font des bruits animaux.
Léodagan : Arrêtez maintenant, là, hein !

Scène 5 : Tente de commandement
Karadoc explique à Bohort une tactique militaire en désignant la carte.
Karadoc : On construit un barrage, après on lance de la caillasse de l'autre côté de la rivière, pour faire croire aux autres qu'on a traversé dans l'autre sens. Une fois qu'ils sont au milieu, on casse le barrage et on les noie.
Bohort : C'est drôlement ingénieux !
Karadoc : Ouais. Le seul problème, c'est qu'on a passé quatre semaines à construire un barrage, ça un peu mal au cul de le détruire. Ou sinon ce qu'on peut faire, on imite un chevreuil... (Il approche ses mains de sa bouche et fait le bruit du chevreuil, pendant que le noir se fait sur l'écran.)