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De Retour De Judée
La Botte Secrète
L'Assassin De Kaamelott

00:02
Scène 1 : Taverne
Perceval et Karadoc sont assis à leur table. Le tavernier vient la débarrasser.

Tavernier : Eh ben, allez ! Une journée de plus en moins ! On va aller dormir, puis demain on recommence. Je peux vous dire que tavernier, c'est pas une sinécure.
Karadoc : Ouais, c'est pas faux.
Le tavernier s'en va.
Perceval : J'ai jamais su ce que ça voulait dire « sinécure ».
Karadoc : Moi non plus. Quand vous comprenez pas, vous dites « c'est pas faux. » Comme ça, vous passez pas pour un glandu. C'est ma botte secrète.
Perceval : « C'est pas faux » ?
Karadoc acquiesce, Perceval a l'air content.


Kaamelott

00:34
Scène 2 : Salle à manger
Arthur et Perceval déjeunent ensemble.

Arthur : Faudra quand même qu'on se décide à mettre un poste de garde sur cette route, hein. Trois fois qu'on se fait surprendre comme des bleus par les Vandales...
Perceval : Le problème, c'est que quand on met des mecs à un poste de garde, la première semaine, ils jouent aux cartes, ils font leur petit rata... Mais après avec la solitude, ils sont beurrés du soir au matin. On les retrouve affalés sur la table.
Arthur : Mais ils se débrouillent ! Une relève toutes les deux semaines, je me fous pas d'eux, quand même ! C'est ça monter la garde, hein, j'suis désolé. On n'a jamais dit que c'était une sinécure...
Perceval hésitant : C'est pas faux...
Arthur : Alors, les Vandales arrivent, au poste de garde ils sont surpris, ils ont même pas le temps de donner l'alerte !
Perceval : La première semaine, ça va.
Arthur : La première semaine... Vous irez leur dire aux Vandales qu'il faut pas qu'ils se pointent en deuxième semaine parce que nos gardes supportent pas la solitude !
Perceval : Bah, je sais bien...
Arthur : Sans blague, vous trouvez pas que c'est paradoxal ?
Perceval : Ouais, c'est pas faux...
Arthur soupirant : Et alors...


01:13
Scène 3 : Forêt
Arthur, Lancelot et Perceval sont en pleine embuscade.

Lancelot à voix basse : On va pas courir vers des points de retraite en sachant qu'il y a neuf chances sur dix qu'ils soient exposés !
Arthur : On n'en sait rien, venez pas me la jouer ! Les éclaireurs sont pas rentrés, c'est tout, ça veut rien dire ça !
Lancelot : Bon, il faut qu'on trouve un autre point. (Il regarde la carte.)
Arthur : Ah, j'croyais que les cartes étaient fausses, faudrait savoir !
Perceval : Attendez ! J'ai pas dit qu'elles étaient fausses, on m'a dit qu'elles étaient pas d'hier, c'est pas pareil !
Lancelot : Mais elles sont vieilles comment ?
Perceval : J'en sais rien moi, je vous répète ce qu'on m'a dit ! De toute façon j'y comprends rien aux cartes !
Arthur énervé : Ah, faites un effort, hein !
Perceval : Moi on m'a dit, « attention elles sont pas d'hier » !
Lancelot : Bon d'accord elles sont pas d'hier, mais est-ce que vous pensez qu'elles sont obsolètes ?
Perceval : C'est pas faux...
Arthur : Quoi « c'est pas faux » ?
Perceval : De quoi ?
Lancelot : Non, on vous demande si vous pensez que les cartes sont obsolètes !
Perceval : Bah, c'est pas faux !
Arthur : Ah ouais d'accord, allez, on s'est fait refiler des cartes d'il y a vingt ans, quoi !
Perceval : J'ai pris ce qu'il y avait, moi !
Arthur : Ah, vous vous êtes encore débrouillé comme un chef, hein, je me demande vraiment ce qu'on peut vous confier !
Lancelot : Bon, écoutez, on tente une passe triple. On est trois.
Perceval : De quoi ?
Arthur : Ah ouais une passe triple, c'est pas con... On a nos chances.
Perceval : Ouais, c'est pas faux...
Lancelot : Convergente ?
Arthur : Heu... Divergente, à cause des arbres.
Perceval paniquant : Ouais, c'est pas faux !
Lancelot : Trois, deux, un... Allez !
Les deux hommes sortent de leur cachette et se dispersent alors que Perceval, qui n'a rien compris, ne bouge pas.
Perceval hurlant : Ouais, c'est pas faux !


02:08
Scène 4 : Cuisines
Perceval est avec Angharad.

Angharad : C'est vrai qu'en ce moment ça va pas fort... (Elle le regarde tendrement.) Heureusement que vous êtes là pour me réconforter.
Perceval : C'est bien normal.
Angharad : Non, quand même. Combien y en a qui se débinent dès qu'il y a quelque chose qui cloche... (Elle soupire.)
Perceval : Vous me dites « ça va pas fort, il faut qu'on se voit », on se voit. Avec moi, vous savez, c'est carré.
Angharad : Et puis surtout qu'on s'est pas vus beaucoup, ces derniers temps...
Perceval : Bah les responsabilités, toujours sur la brèche.
Angharad : Beaucoup d'envahisseurs à repousser, ces temps-ci, ou... ?
Perceval : C'est pas tellement ça, mais bon, Arthur a souvent besoin de moi pour des conseils stratégiques.
Angharad : Ah...
Perceval : Disons que je chapeaute un petit peu tout ce qui est actions militaires sur le territoire breton. C'est du travail.
Angharad admirative : Oh bah, c'est d'autant plus gentil à vous d'avoir pris un peu de temps pour moi. Non, je... Je sais pas ce qui m'arrive ces jours-ci... Je me regarde dans le miroir et... (Elle soupire.) J'ai l'impression d'être... Insipide... Mais alors...
Perceval : Ouais, c'est pas faux.
Angharad surprise, puis vexée : Bon, ça m'a fait du bien de parler... Merci. (Elle se lève et s'en va.)


Kaamelott

03:11
Scène 5 : Salle à manger
Arthur et Perceval déjeunent.

Perceval : Les travers de porc, c'est pas mauvais, mais ça vaut pas les côtelettes. Les côtelettes, c'est plus savoureux.
Arthur la bouche pleine : Ouais, c'est pas faux.
Perceval surpris : Sans blague, vous savez pas ce que ça veut dire « savoureux » ?
Arthur : Ben évidemment que si ?
L'écran devient noir.
Perceval (voix off) : C'est « côtelettes » que vous comprenez pas ?


FIN
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