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Le Négociateur |
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Scène 1 : Chambre d'Arthur
Arthur et Guenièvre sont au lit, le Roi est en train de manger son petit déjeuner, servi sur un plateau posé sur les couvertures.
Guenièvre : C’est aujourd’hui que vous partez repousser les barbares ?
Arthur réjoui : Oui ! Affirmatif ! Va y avoir du sport moi je vous le dis !
Guenièvre joyeuse : Ah, j'aime bien quand vous partez au combat. (Elle prend une poire sur le plateau d’Arthur.) Vous êtes toujours joyeux !
Arthur reprenant la poire : Non, non, non, non, non, non, non. Commencez pas ! C’était où ça ? (Il la repose.) Là.

Scène 2 : Salle de la Table Ronde
Léodagan et Perceval sont assis à table, l'un regardant son armure pendant que l'autre mange. Arthur entre.
Arthur : Bonjour à vous ! (Il remarque qu’ils ne bougent pas.) Restez assis, restez assis.
(Léodagan et Perceval s’interrogent du regard.)
Arthur : Je sais pas vous, mais j’ai une patate, moi, ce matin !
Léodagan : Ah moi pareil, il va y avoir de la danse, j’aime autant vous le dire !
Arthur : Je connais deux-trois barbares qui feraient bien de s’échauffer !
Ils rient.
Léodagan à Perceval : Et alors et vous ?
Perceval : Ça va, la pêche, la pêche ! Qu’est-ce qu’il y a de prévu pour aujourd’hui ?
Arthur : Qu’est-ce que vous avez foutu de votre armure, vous ?
Perceval surpris : Ben chez moi, pourquoi, il y a un tournoi ?
Léodagan ouvrant le casque de son armure, qu'il essayait : Non, mais vous vous foutez de nous, non ? Les envahisseurs barbares, ça vous dit rien ?
Arthur : La réunion de bataille, hier soir, il me semblait pas vous avoir vu roupiller pourtant.
Perceval : Non, mais oui bien sûr, mais c’est fini cette histoire, là !
Léodagan : Qu’est ce qui est fini ?
Perceval : Ben ils s’en vont les envahisseurs ! Bohort a négocié comme un chef ! Il y a même plus besoin de se remuer les doigts de pieds ! (Il réfléchit.) Je croyais que c’était pour ça que vous étiez contents…
Scène 3 : Même lieu
Bohort a rejoint les trois autres.
Arthur : Qu’est-ce que c’est que cette histoire de solution diplomatique ?
Bohort fièrement : J’ai réussi à éviter la catastrophe, Sire, le sang ne coulera pas.
Perceval : On a eu chaud !
Bohort : Il y a plus qu’à recevoir leur Chef !
Arthur : Recevoir leur Chef pour quoi faire ?
Bohort content de lui : Ben pour signer le traité !
Arthur de plus en plus énervé : Le traité de quoi ?
Bohort : Ben… Comme quoi on leur cède les marais !
Arthur : Non… C’est moi qui suis abruti… (À Léodagan.) Vous comprenez quelque chose vous ?
Léodagan : Non.
Bohort : On n’est pas venu vous faire un rapport ?
Arthur : Ah non.
Bohort : Ah pourtant j’avais bien dit aux gars qu’ils viennent vous voir… Mais... Mais bon faut les comprendre ! La joie d’avoir été épargnés ! Vous les auriez vus quand je leur ai annoncé la nouvelle ! "Le négociateur !" qu’ils criaient, "Vive le négociateur ! Vive le Seigneur Bohort !"
Léodagan : Oui, oui… Mais qu’est-ce que les marais viennent foutre là-dedans ?
Perceval : Attendez, vous allez voir !
Bohort : Eh ben voilà… En échange des marais, nous ne serons pas attaqués.
Léodagan : Comment en échange ?
Arthur : Vous… Vous leur avez pas refilé des terres quand même ?
Bohort : Oh des terres ! Peut-on seulement appeler ça des terres !
Arthur fulminant : Oui, on appelle ça des terres, oui !
Léodagan ahuri : Mais qu’est ce qui vous a pris de vendre des terres à des ennemis vous ?
Bohort : Ah, mais je les ai pas vendues puisque je les ai cédées !
Léodagan : Mais ! Mais cédées pour combien ?
Bohort : Mais pour rien ! (Il ajoute sérieusement.) Contre nos vies !
Perceval : Ah oui, moi franchement j’aime autant !
Léodagan à Arthur : Mais il est marteau, c’est pas vrai !
Arthur énervé : Mais on était partis pour les dérouiller ! Qui vous a demandé d’éviter les combats ? Personne !
Léodagan : Alors il donne des terres, il négocie, arrange les bidons… 'Faudrait savoir si vous êtes Chevalier ou promoteur !
Bohort et Perceval se regardent, interloqués.
Scène 4 : Même lieu
Bohort : Je suis vraiment confus… J’avais pas pensé que Kaamelott était encerclé par les marais…
Perceval : C’est vrai que dans l’urgence du truc…
Léodagan sarcastiquement : Ouais, oh, c'est pas bien grave ! Au lieu de nous attaquer juste par le Sud ils nous attaqueront de tous les côtés en même temps, quoi. (À Arthur.) Hein ?
Arthur à Léodagan : De toute façon ils sont chez eux, ils font ce qu’ils veulent !
Bohort : Mais enfin il y a aucune raison qu’ils soient agressifs, maintenant qu’ils ont obtenu les marais !
Perceval : Peut-être qu’ils vont juste y mettre de petits cabanons…
Arthur : Ah ben oui… Tiens ! Pour leurs vacances aux barbares ! Ça leur fait un joli petit pied à terre !
Lancelot entre, catastrophé.
Lancelot : Sire, les barbares ont avancé leurs catapultes jusqu’au bord des marais ! On est encerclés !
Léodagan : Ben tiens donc !
Arthur : Vous êtes fiers de vous ?
Perceval : Bah… De toute façon… Vous aviez bien prévus de les dérouiller. Ça change pas grand-chose au programme.
Bohort : On en profitera juste pour récupérer nos marais.
Léodagan et Arthur se regardent, excédés.

Scène 5 : Chambre d'Arthur
Le soir, Arthur et Guenièvre sont couchés.
Guenièvre : Quel dommage quand même qu’on ait perdu ces jolis marais !
Arthur : Non mais on les a récupérés, finalement.
Guenièvre : Mais… On les avait perdus quand ?
Arthur : Ce matin.
Guenièvre : Et quand est-ce qu'on les a récupérés ?
Arthur : Cet après-midi.
Guenièvre : Ouf ! Ça va un petit peu trop vite pour moi !
L'écran devient noir.
Arthur (voix off) : Il y a un paquet de trucs qui vont trop vite pour vous !