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Le Dernier Empereur
Perceval Relance De Quinze
Le Coup D'Épée

00:02
Scène 1 : Taverne
Perceval et Karadoc sont assis à une table ; ils boivent un verre. Le Tavernier arrive avec une assiette garnie.

Le Tavernier : Tenez, deux-trois boulettes de viande pour faire passer la boisson. Cadeau de la maison.
Karadoc : Ah bah merci, patron…
Le Tavernier : J'aime bien quand vous êtes là. Les gens, ils se sentent en sécurité… et la présence de grands Chevaliers, c'est prestigieux !
Perceval et Karadoc cherchent du regard à qui ces compliments sont adressés.



00:25
Scène 2 : Même lieu
La taverne s'est vidée. Perceval et Karadoc sont les derniers clients.

Karadoc : On va vous laisser fermer, patron !
Le Tavernier : Pensez, vous me dérangez pas !
Perceval : Non mais quand même, on va prendre du souci.
Le Tavernier : Est-ce que vous voulez qu'on se fasse un petit Cul-de-Chouette ?
Karadoc : Ah c'est pas une mauvaise idée ça…
Perceval : De quoi ?
Karadoc à Perceval : Bah, je sais pas, c'est si vous avez le temps…
Perceval : Mais le temps de quoi ?
Karadoc : Ben on se fait un petit Cul-de-Chouette, vite fait et puis on rentre…
Perceval : Un petit Cul-de-Chouette… mais comment vous voulez dire… ?
Le Tavernier amène des dés et s'assied à leur table.
Le Tavernier : Allez, ça nous détendra. (Il donne les dés à Karadoc.) À vous de faire.
Karadoc : C'est parti ! (Il jette les dés.) Ah, je commence pas fort : un bleu-rouge.
Perceval : Un bleu-rouge ?
Le Tavernier : Eh ben quoi ?
Perceval : Mais c'est quoi que vous faites, là ?
Le Tavernier : Ah, mais je suis bête ! Vous devez jouer avec les règles à l'Aquitaine, vous !
Perceval : De quoi ?


01:02
Scène 3 : Même lieu
Karadoc et le Tavernier sont à fond dans la partie. Perceval est complètement largué.

Le Tavernier jetant les dés : Cul-de-Chouette !
Karadoc : C'est plus possible ! C'est plus de la chance, là !
Le Tavernier : Celle-ci, plus les deux de tout à l'heure, je monte à quarante-quatre ! (à Perceval) Qu'est-ce qu'il fait, il relance de quinze ?
Perceval perdu : De quoi ?
Karadoc : C'est pas votre intérêt ! Vous êtes en-dessous de plus de trente, autant tirer les dés à la normale !
Le Tavernier : Ah non, l'influencez pas !
Karadoc : S'il vous plaît ! Vous savez bien qu'avec les règles à l'Aquitaine, on joue pas au score ; il a pas l'habitude.
Le Tavernier à Perceval : Bon allez, à vous de faire.
Perceval lance les dés. Les autres sont surpris par le score, ils retiennent leur souffle et attendent visiblement quelque chose de Perceval.
Karadoc : Eh ben ?
Perceval : Eh ben quoi ?
Le Tavernier : Vous dites pas « Cul-de-Chouette » ?
Perceval : Cul-de-Chouette ?
Le Tavernier : Voilà !
Perceval : Bon ben… Cul-de-Chouette !
Les deux autres le regardent avec étonnement.
Karadoc : Attendez, vous doublez ?
Perceval : De quoi ?
Le Tavernier : Attendez, je vous préviens avec un moins trente, la doublette, si elle passe pas, vous êtes viré du jeu…
Karadoc : Allez-y, si vous le sentez… C'est risqué.
Le Tavernier tendant les dés à Perceval : C'est vous le patron.
Perceval tire les dés.
Karadoc : Ah… C'était risqué.
Le Tavernier : Remarquez, c'était beau de le tenter.
Karadoc désolé, à Perceval : Bon bah du coup, vous sortez du jeu.
Le Tavernier : Et oui, c'est dommage c'est la règle…
Perceval : Ouais, c'est dommage, c'était drôlement bien…


02:00
Scène 4 : Même lieu
La partie est terminée, le Tavernier baille et Karadoc finit son verre.

Le Tavernier : Bon, et bah on va se rentrer…
Karadoc : C'est bien, une petite partie de temps en temps…
Perceval : Et si on se faisait une Grelottine ?
Le Tavernier : Une quoi ?
Perceval : Une Grelottine, c'est un jeu du pays de Galles.
Karadoc : Je connais pas.
Perceval : C'est facile. On peut jouer soit avec des haricots, soit avec des lentilles. Le premier qui annonce la mise, il dit mettons « lance de seize », ou « lance de trente-deux » ou une « quadruplée », comme on appelle, c'est une lance de soixante-quatre. Parce qu'on annonce toujours de seize en seize, sauf pour les demi-coups. Là, celui qui est à sa gauche, soit il augmente au moins de quatre, soit il passe il dit « passe-grelot », soit il parie qu'il va monter de six ou de sept et il peut tenter une Grelottine. À ce compte-là, il joue pas, il attend le tour d'après, et si le total des mises des deux autres suffit pas à combler l'écart, il gagne sa Grelottine et on recommence le tour avec des mises de dix-sept en dix-sept. Mettons, le suivant, il annonce une quadruplée – donc là elle vaut soixante-huit –, il peut contrer ou il se lève et il tape sur ses haricots en criant « Grelotte, ça picote ! » et il tente la relance jusqu'au tour d'après.
Long silence.
Le Tavernier : Ouais. Le problème, c'est que j'ai ni lentilles, ni haricots.
Perceval : Ah, merde…



02:56
Scène 5 : Même lieu
Perceval et Karadoc s'apprêtent à partir. Le Tavernier s'est retiré.

Karadoc : Dites, quand il parlait de prestige, tout à l'heure…
Perceval : Eh ben ?
Karadoc : À votre avis, il était sérieux ou il se foutait de nous ?
Perceval : D'un autre côté, il y a que des clodos dans son boui-boui. C'est pas compliqué d'avoir du prestige !
L'écran devient noir.
Karadoc (voix off) : Moralité : pour notre prestige, on devrait passer plus de temps au milieu des clodos.


FIN
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