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La Dispute (2ème partie)
Tous Les Matins Du Monde (1ère partie)
Tous Les Matins Du Monde (2ème partie)

00:03
Scène 1 : Clairière de Lancelot
Guenièvre sort de la cabane de Lancelot et vient à la rambarde, heureuse. Elle inspire profondément et est rejointe par Lancelot. Ils se regardent, béats.

Lancelot : Vous n’avez pas froid ?
Guenièvre : Si mais ça n’a aucune importance.
Quelques secondes passent.
Guenièvre frissonnant : Je vais quand même prendre un petit lainage parce que j’ai peur d’attraper mal…
Elle rentre dans la cabane.


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00:37
Scène 2 : Couloirs de Kaamelott
Bohort arrive devant Père Blaise et le maître d'armes.

Bohort alarmé : Ah, mes amis… Connaissez-vous la nouvelle ?
Père Blaise : On connaît que ça !
Bohort : Est-ce que — par chance — ce pourrait être une rumeur ?
Le maître d'armes : Les espions sont formels : la Reine Guenièvre a quitté le château hier dans l’après-midi avec deux servantes, un âne et tous ses bagages pour aller rejoindre le Seigneur Lancelot.
Bohort : Ah mon Dieu, je suis un misérable !
Père Blaise : Pourquoi ? Quel rapport avec vous ?
Bohort : Je suis le porteur du message diabolique ! C’est à moi que Lancelot a confié la honteuse mission d’aller avouer son transport à la Reine !
Père Blaise : C’est vous qui avez passé le message ?
Le maître d'armes : Lui ou un autre, qu’est-ce que ça change ?
Bohort : Mais… Notre Roi est-il au courant ?
Le maître d'armes : Ah… Si les espions le sont, lui aussi.
Bohort : Mon Dieu ! Où est-il ?
Père Blaise : Dans sa chambre. Il est pas encore levé…
Bohort : C’est affreux ! Le pauvre homme doit être anéanti !


01:20
Scène 3 : Chambre d'Arthur
Arthur est seul dans son lit. Il pousse un cri de joie, chante. Angharad entre avec un plateau de petit-déjeuner.

Arthur : Tiens donc !
Angharad : Je savais pas si je devais venir…
Arthur : Ah bon ? Pourquoi pas ?
Angharad : Je m’étais figurée que… Vu la situation… Monsieur aurait peut-être pas bien d’appétit !
Arthur : Pas d’appétit ? (Très fort) Je boufferais un cheval en salade !
Angharad pose le plateau, Arthur l'encourage bruyamment.
Angharad : Voilà. Monsieur a besoin d’autre chose ?
Arthur jovial, renversant Angharad sur le lit : Ah bah, tout dépend de ce que vous pouvez fournir ! (Il met une claque sur les fesses de la suivante.)
Angharad choquée, se relevant : Ah bah non !
Arthur : Ho hé, humour !
Angharad énervée : Monsieur me confond certainement avec une petite nouvelle !
Arthur croquant dans une pomme : Ah non, il y a pas de danger, je vous rassure !
Angharad sèchement : Figurez-vous que c’est pas le genre de la maison !
Arthur : De la maison, si. Disons que vous êtes une exception.
Angharad : En parlant d’exception, Monsieur en est quand même une belle ! La Reine fiche le camp avec un traîne-patin et Monsieur est en pleine forme !
Arthur : Déjà, le Seigneur Lancelot n’est pas un traîne-patin, je suis au regret de vous l’apprendre…
Angharad : Après ce qu’il a fait à Monsieur ?
Arthur : Ce qu’il m’a fait quand ? Quand il s’est barré ou quand il m’a piqué ma femme ? Ah !
Angharad : Bah… Je sais pas... Les deux ?
Arthur : Je vous dirais bien que je suis hors de moi et que je vais lui péter la gueule, seulement j’en ai rien à secouer et je vais faire une grasse mat’. D’ailleurs, vous allez vous tirer.
Angharad : Permettez-moi de dire à Monsieur que je suis épatée par la philosophie de Monsieur.
Arthur : C’est ça.
Angharad : Je peux dire à Monsieur que le jour où on me fera ça…
Arthur : Eh ben vous aviserez sur le moment. Barrez-vous. Barrez-vous.
Angharad s’en va. Arthur continue de manger sa pomme en croisant ses jambes en travers du lit.


02:40
Scène 4 : Chambre de Léodagan
Séli et Léodagan sont encore au lit, atterrés par la situation.

Séli : Celle-là, c’est quand même la plus belle de l’année !
Léodagan plutôt calme : Là j’admets que c’est un peu raide.
Séli : Vous êtes sûr qu’ils picolent pas, vos espions ?
Léodagan : Ils ont dit : « il y a pas de doute possible. »
Séli : Poignardé dans le dos par sa propre fille…
Léodagan : Oh, « poignardé »…
Séli : Oh bah quoi ! Vous allez peut-être prendre sa défense !
Léodagan : Il faut la comprendre, aussi ! Affublée d’un cornichon pareil…
Séli : Quand on est Reine, on est Reine ! Si le Roi est un cornichon, on fait avec. Je peux vous dire que j’en sais quelque chose…
Léodagan : N’empêche que vous avez vu sa dégaine, au Souverain ? Vous en auriez voulu comme mari, vous, peut-être ?
Séli : De vous non plus, j’en aurais pas voulu comme mari ! Seulement dans la vie, on fait pas toujours ce qu’on veut !


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03:14
Scène 5 : Même lieu

Léodagan : Avec vos conneries de traditions pictes, aussi !
Séli : Alors là, je vois pas le rapport !
Léodagan : Vous lui avez bourré le mou, à cette gosse, c’est tout ! « C’est les femmes qui décident ! Les femmes, c’est des guerrières ! Les femmes-ci, les femmes-mi… »
Séli : Mais enfin, j’ai jamais parlé de nous laisser sur le carreau et de foutre le camp avec le premier clampin !
L'écran devient noir.
Léodagan (voix off) : Eh ben disons qu’elle est douée, voilà.


FIN
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